Crise(s) de conscience Imprimer
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Écrit par Nicolas SALVI   
Mardi, 16 Septembre 2008 21:37

A l’heure où le mot de « crise » devient un leitmotiv journalistique, que les bourses ne cessent de chuter, qu’une nouvelle banque soit suspectée de « connaitre la crise », il est de bon ton de s’arrêter, de s’apaiser et de regarder le temps en face. Il n’est pas question de nier la situation ou de renier l’origine de cet emballement sur les marchés financiers occidentaux, mais uniquement de prendre la mesure du temps et d’y instiguer une once d’humanité.

            Cette mise en perspective ne doit pas selon moi être réduite à la seule et non moins importante « crise financière » ; alors que l’effet domino joue à plein dans ce « village planétaire ». Bien d’autres crises semblent s’esquisser en filigrane. Preuve en est du thème du développement durable qui fait florès à notre époque, il s’agit juste de la traduction et de la prise de conscience d’une réalité qui nous fait front, la Terre change trop rapidement et brusquement sous l’impact de l’action humaine. Le Monde « crie » à plus de maitrise de la dépense énergétique et des rejets toxiques menant à un réchauffement climatique. En d’autres termes, l’environnement est en crise lui aussi. Ne doit-on pas en faire un parallèle avec la crise financière qui touche nos économies ces dernières semaines et provoque des réactions en chaines chez nos dirigeants politiques. Je suis intimement convaincu qu’une partie de la réponse aux crises réside dans un mot : MAITRISE. Il peut ensuite se décliner différemment suivant les domaines, pour les uns il s’agit de régulation, pour d’autres de morale ou d’éthique, ou encore de développement durable. La difficulté réside dans la prise de conscience de la nécessité de la maitrise. Le temps de la crise doit être le moment de la prise en compte de cette donne, qui fait partie intégrante de nos politiques publiques, ne parle-t-on pas de maitrise des dépenses publiques ou de retour à l’équilibre budgétaire. Ces expressions qui sous-tendent cette idée ne doivent pas en faire oublier la réalité des actions à mener dans ce sens. Or il est aisé de faire fi du retour à l’équilibre de nos finances publiques, sous couvert du spectre de la crise, précisément, la responsabilité citoyenne doit s’appréhender à cet endroit. Agir, c’est aussi anticiper !

            Le mot crise du grec krisis fait transparaitre l’idée de décision, or cette dernière (nécessaire) ne doit pas être prise dans cette atmosphère anxiogène, propre à la peur du lendemain. Ne parle-t-on pas de récession, d’implosion, pourquoi pas de dépression ? La crise ne doit pas engendrer la crispation ou le crissement, elle doit au contraire encourager le pragmatisme et l’intuition, sans se perdre en atermoiements. Le contexte économique doit nous préserver des solutions rapides. La crise a cela de bon qu’elle permet une remise en cause, espérons que la crise financière nous permettent d’imaginer une évolution, que la crise écologique nous pousse à innover dans le développement d’une économie verte, que la crise institutionnelle européenne nous amène à faire œuvre de pédagogie avec les citoyens européens… Ayons confiance en l’homme pour faire face à ces changements qui l’interpellent ou l’attendent, pour que la prise de conscience se solde en une prise de confiance.